Plongée aux îles Togian, Sulawesi, Indonésie

Plongée aux îles Togian, Sulawesi, Indonésie

Lundi 06 septembre.

J’avais réservé deux jours auparavant une place dans un bus à destination de PALU avec l’intention de descendre à POSO et d’attraper à 20h00 le bateau hebdomadaire à destination de GORONTALO via les Iles Togian.
Le bus devait passer me prendre à l’hôtel à 10h00 et, à mon grand étonnement, il était ponctuel. J’étais, à tors, très réjoui d’être le premier à m’installer car, ensuite, nous avons parcouru toute la ville et ses campagnes à la recherche de passagers complémentaires. Après 4 heures de maraude, nous avons enfin pris le route. Tous les 500m, à chaque signe de la main, le bus s’arrêtait pour charger un nouveau passager et ses marchandises. A chaque arrêt, je me demandais où on allait pouvoir encore caser quelqu’un ou quelque chose et à chaque fois, on repartait un peu plus chargé et coincé. Au Sulawesi, personne ne reste au bord de la route. Au bout de quelques kilomètres, on s’est retrouvé avec des noix de coco aux pieds, des sac de riz dans l’allée centrale sur lesquels étaient assis les enfants, des cochons sur le toit et des cafards qui courent partout.
Mais l’ambiance est restée sympathique et bon-enfant tout le trajet malgré la promiscuité.

Peu après Palopo, « Bardaf, c’est l’embardée ». Un pneu éclate, le bus tangue sur la route en évitant les véhicules venant en sens inverse et, enfin, il s’arrête sur le bas côté. Il a fallu vider complètement le bus pour l’alléger un maximum et placer le crick. Encore une heure vite passée.

Peu avant le Lac Poso, un orage avait emporté une partie de la route. De nouveau, il a fallu vider le bus et l’alléger pour lui permettre de passer au ras du ravin sans faire s’effondrer ce qui restait de route. Après quelques arrêts « pipi », bouffe, réparation de pneu, essence, etc, il était 2h00 du matin quand je suis arrivé à Poso.

Adieu le bateau public. Je décide alors de continuer vers Ampana afin d’y affréter, avec d’éventuels autres voyageurs, un bateau privé pour me conduire aux Togian. A part un groupe de jeunes, la gare routière était déserte et le prochain bus pour Ampana était à 10h00. Les jeunes m’ont conduit au centre ville à mobylette, où j’ai difficilement trouvé de quoi prendre une douche et dormir quelques heures.

Mardi 07 septembre.

Le départ pour Ampana est prévu pour 9 heures et, …. l’horaire est presque respecté. Le bus est confortable, rapide et, surtout, pas bondé. A part, la traversée d’une coulée de boue de plusieurs centaines de mètres sous laquelle la route avait complètement disparu, le voyage s’est bien passé.

Je suis arrivé à Ampana vers 15h00 et j’ai facilement trouvé un bateau à louer pour effectuer la traversée mais devant mes hésitations quant au timing, Ulfa, la rabatteuse, me promet un « speed boat » qui fera le trajet en seulement 2 heures. En fait de « Speed boat », il s’agit d’une pirogue à balancier classique munie d’un moteur hors bord.

Vers 16h, nous voilà donc parti pour KADIDIRI, une des petites îles de l’archipel. Après une heure et demie de navigation, le moteur s’arrête subitement. Le pilote essaie, en vain, de le remettre en marche et fini par constater que l’hélice est complètement bloquée par …. des méduses. Pendant qu’il s’affaire à nettoyer l’hélice, j’admire, avec une appréhension certaine, un superbe coucher de soleil à l’ouest et un ciel noir et menaçant à l’est. Le spectacle était magique, la mer était plate, le vent inexistant et le silence total quand un mur de pluie déferla sur nous dans un bruit assourdissant. La pluie était tellement dense que nous avons été trempés en quelques secondes et avons dû écoper notre embarcation.
Lorsque la bateau est reparti, la pluie avait presque cessé mais la nuit été tombée.
Manifestement le pilote n’était pas très habitué à naviguer, de nuit, dans cet archipel car à plusieurs reprises, il s’est arrêté dans de petits villages pour demander son chemin. C’est vers 20 heures que je suis arrivés à Kadidiri, trempé, affamé et éreinté par ces 2 jours de trajet. J’ai bu une bière, fais la connaissance rapide des autres voyageurs et suis allé me coucher dans la dernier bungalow libre (une chance qu’il en restait un).

Mercredi 08 septembre.

Au réveil, surprise. L’endroit est paradisiaque. Une petite plage de sable blanc bordée par un lagon transparent accueille une dizaine de bungalows. Derrière la plage, un falaise et la jungle. L’île est déserte.

Le confort est spartiate: cabane en bambou, eau rationnée et livrée en fûts, pas d’électricité mais la vue imprenable. L’accueil est sympathique et la nourriture excellente pour qui aime le poisson (poisson, légumes, riz et sambal midi et soir).

Du Jeudi 09 au lundi 13 septembre.

Je suis bien décidé de profiter de ces quelques jours pour prendre un repos mérité : bouffe, sieste, lecture, bronzette et plongée au programme.

L’eau est tellement claire et la faune tellement riche qu’un simple masque et un tuba suffisent pour admirer les récifs. Ces photos sont prises avec un petit appareil jetable.

Jeudi, le bateau de l’hôtel nous emmène sur l’île voisine de TAÏPI

Vendredi, je tente une traversée de l’île. La jungle est épaisse et les seuls chemins sont des passages d’animaux ou des mini ruisseaux à sec. Après une petite heure de marche, j’ai rejoint une autre plage. La plage de Lostari est également construite de bungalow, tous déserts.

Samedi, ballade en bateau a travers les mangroves pour rejoindre l’épave sous-marine d’un B52 datant de la seconde guerre mondiale

Si le paysage de notre plage est monotone, le spectacle est dans le ciel et différent tous les soirs.

Cette vie en vase clos peut parfois être éprouvante.
Notre espace de « liberté » se limite à la plage, le jour, et la terrasse commune, après le coucher du soleil. Nous dépendons entièrement de l’hôtel pour d’éventuel déplacement, pour la nourriture et l’approvisionnement.

La promiscuité des autres voyageurs aurait également pu être lourde à supporter. Tous les repas étaient pris en commun à heures fixes et les divertissements étaient réduits. Néanmoins, en vrais voyageurs « indépendants », attentifs à préserver leur liberté mais aussi celle des autres, chacun s’est intégré à sa manière dans ce « groupe » provisoire et forcé.
Il y avait un couple d’anglais, un couple de hollandais, un couple d’allemands, deux Japonais qui avaient pris un année sabbatique pour faire le tour du monde, d’une anglaise travaillant au Japon et d’un Néo-zélandais. C’est cette diversité, de cultures, d’âges et d’expérience qui a fait de nos soirées au coin … de la lampe à pétrole un réel divertissement. Apprendre des jeux de cartes du monde entier, échanger des tuyaux pour de futurs voyages, partager ses expériences et impressions, écouter le musicien du groupe étaient nos principales occupations.

Mardi 14 septembre.

Comme la plupart des voyageurs arrivent et repartent avec le bateau public hebdomadaire du mardi, nous sommes partis tous ensemble à destination Gorontalo. Nous avons quitté Kadidiri vers 14 heures pour Wakaï, le village principal de l’archipel, où nous avons pris à 18 heures le bateau public pour Gorontalo.

En attendant l’heure de l’embarquement, nous avons fait un petit tour et assisté à un match de volley entre dames du village. Certains ont participé au match, à la grande joie de tous.

Ce bateau est lui aussi bondé mais, avec un peu de chance et une grande rapidité pour arriver le premier, j’ai pu louer une couchette dans le quartier de l’équipage, juste à côté de la salle des moteurs. Il faisait chaud, c’était bruyant mais je disposait de 2 m², rien qu’à moi, pour m’allonger. Et ca valait la coup car la traversée à duré 17h30.

Nous sommes partis à la tombée de la nuit, vers 18h .

Mercredi 15 septembre.

Nous sommes arrivée à Gorontalo vers midi et après quelques hésitations, j’ai décidé de poursuivre directement le voyage vers Manado. Le couple d’anglais, l’anglaise et le néo-zelandais ayant fait le même choix et le bus étant prévu pour le lendemain, nous avons décidé de louer une « Kijang » avec chauffeur.
Nous sommes partis vers 14 heures pour arriver à 22 heures à l’hôtel Smiling à Manado.

L’ambiance durant le trajet était un peu mélancolique, surtout lorsque nous avons repris en coeur le « Wish you were here » de Pink Floyd qui passait à la radio, mais une fois arrivé, nous nous sommes dit au revoir et ne nous sommes jamais revus.

Ce passage par les îles Togian a pris 4 jours éprouvants de voyage mais c’est ce qui en fait encore un endroit « propre », non perverti par le tourisme de masse, avec une nature intacte et des gens « naturellement » accueillant. J’ai longtemps hésité à présenter les Togian mais, finalement, je pense que quelqu’un qui est prêt à faire cet effort pour y aller ne pourra qu’être respectueux de son environnement. J’espère ne pas être un idéaliste en disant ça.

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