Plongée à Manado et Bunaken, Sulawesi, Indonésie
Dimanche 19 septembre.
Je suis parti en milieu de matinée à destination de Manado.
Cette ville ne me faisant pas meilleur impression que la première fois, je décide de ne pas attendre le bateau public pour Bunaken du lendemain matin et me rend au port en espérant trouver un bateau en partance pour l’île.
Dès mon arrivée, une foule de rabatteurs tente de me louer leurs services à des prix les plus farfelus. Mais j’ai rapidement trouvé un pêcheur de Bunaken venu vendre sa pêche au marché de Manado et désirant rentabiliser son voyage de retour. Un prix abordable est négocié et me voilà parti pour Bunaken.
Des deux plages disponibles sur Bunaken, je choisi Pantai Liang, la plus grande et la mieux exposée, surtout pour les coucher de soleil.
En arrivant sur la plage, je retrouve certains des voyageurs des îles Togian et l’allemand de Tomohon, mais, finalement, je choisi un hôtel un peu éloigné. Si j’avais voulu passé mes vacances avec le même groupe de personnes, je serais parti en voyage organisé.
Suite aux événements de 1998 (émeutes et renversement de Suharto dont je parlerai dans un carnet sur Java) et à la crise du Timor en cours, les voyageurs se font rares et ceux qui sont là, sont super bien soignés.
C’est ainsi que je me retrouve dans un immense bungalow prévu pour 4 personnes avec terrasse surplombant la mer.
L’eau du lagon est superbe mais la barrière de corail est plus difficilement accessible qu’aux Togian. De plus un équipement de plongée est nécessaire pour admirer les fonds sous-marins. Le simple masque et tuba ne suffisent pas. Dommage.
Après deux jours de repos, lecture et bronzette, je décide de faire une petite excursion jusqu’au village de Bunaken.
Après le petit déjeuner, le patron de l’hôtel n’a guidé au travers de la forêt jusqu’au chemin qui surplombe le plage et continue jusqu’au village. Tout à coup, il s’arrête net en bégayant: « look, look, a dragon, big… big… ». Devant nous un dragon de la taille d’un berger allemand, immobile et nous regardant. Nous, dans la même position. Ce face à face, qui n’a duré que quelques secondes, m’a paru une éternité. Finalement, le reptile décide de fuir, à notre soulagement.
A voir la tête du patron, il n’a pas dû souvent voir un pareil animal.
Une fois sur le chemin, j’ai continué seul jusque Bunaken.
Le village est situé à la pointe sud de l’île et vit exclusivement de la pêche. Le tourisme ne l’a pas encore envahi: pas de restaurants, cafés, supermarché mais juste un petit marché et quelques échoppes de produit courants.
Après avant fait quelques achats (cacahuètes grillées pour l’apéro, bananes pour le désert et papier toilette), je suis rentré à Pantai Liang en coupant par le mangroves, à sec à marée basse.
Entrée de Bunaken
Eglise catholique
Comme aux Iles Togian, le spectacle du coucher de soleil sur l’île volcanique Manado Tua est sans cesse renouvelé.
Dimanche 26 septembre.
Depuis quelques jours je surveille les allées et venue du bateau public qui relie Manado – Bunaken et Pantai Liang pour constater la grande irrégularité de ses horaires. Parfois, le bateau arrive à l’entrée de la baie et fait demi tour sans aller jusque la plage, parfois il ne passe même pas. Ne voulant pas prendre le risque de rester sur la plage et de rater mon avion, je décide de retourner à Manado et d’y passer la nuit avant mon départ. On est dimanche et de nombreux habitants de Manado sont venus passer la journée à Bunaken.
Un groupe d’indonésiens (un pilote de la Garuda et trois membres d’équipage) avec qui je discutais sur la plage me proposent de m’emmener sur le bateau d’un hôtel de luxe de la banlieue Manado qui les avait emmené faire de la plongée. Une fois à l’hôtel et comme ils repartaient le jour même pour l’aéroport, ils m’ont proposé, à condition de les attendre une demi heure, de me déposer en ville. A notre arrivée, je leur ai proposé de le dédommager, ce qu’ils ont refusé. J’ai passé ma nuit au Smiling Hostel.
Lundi 27 septembre.
Je ne le soupçonnais pas encore mais cette journée allait être la plus éprouvante du périple au Sulawesi.
Je suis parti pour l’aéroport de Manado vers 11 heures et, une fois toutes les formalités remplies, je me suis retrouvé dans la salle d’attente en train d’expliquer à un étudiant voulant pratiquer son anglais, le statut de Berlin dans le cadre de la guerre froide de 1945 à la chute dudit mur.
De cette manière, Le temps passe très vite mais heureusement, il ne prenait pas le même avion que moi.
Nous avons décollé vers 13 heures à destination de Jakarta via Ujung Pandang.
Arrivé à Jakarta pour un transit d’une heure, je me suis rendu directement dans la zone d’embarquement où attendait déjà une foule de passagers. A l’heure prévue pour le décollage, il n’y avait toujours pas d’avion « amarré » à la porte d’embarquement. C’est alors qu’on nous a annoncé que suite à une alerte à la bombe à l’aéroport de Bali (d’où venait notre avion), tous les vols étaient suspendu jusqu’à nouvel avis.
Chacun c’est installé comme et où il pouvait: à terre, sur les fauteuils et les tables, dans les toilettes, …
Au bout de trois heures d’attente, on nous a apporté des hamburgers Mc Donalds.
Au bout de 6 heures d’attente, on nous a parlé de nous emmener à l’hôtel au frais de la compagnie Garuda dans le cas où le vol serait purement et simplement annulé.
Finalement au bout de 8 heures l’avion est arrivé et sommes partis avec 9 heures de retard.
Mardi 28 septembre.
Arrivé à Amsterdam, j’avais bien évidemment raté ma correspondance pour Bruxelles et me suis vu offrir, en compensation, un superbe billet de train et un chèque repas dans un des restaurants de l’aéroport.
Après un spaghetti bolonaise vite avalé j’ai pris le train pour Bruxelles et un correspondance pour ma ville.
A dix minute de chez moi, mes ennuis n’était pas encore finis. En effet la batterie de ma voiture, que j’avais laissé sur la parking de la gare, était morte et j’ai dû la pousser dans une descente pour démarrer.
Je suis enfin arrivé à la maison à 14:20 après 33 heures 20 de trajet.
Début décembre.
Deux mois après mon retour, j’ai rapidement remarqué que j’avais ramené de ce périple un passager clandestin, … la malaria. Malgré la prise de Lariam, qui, je ne l’ai appris que plus tard, ne protège que contre le Plasmodium Falciparum (variante mortelle), j’avais attrapé le Plasmodium Vivax. Le Plasmodium Vivax est la variante la plus courante de la malaria et, en principe, facilement soignable. Il s’est avéré que la souche que j’avais contractée était résistante aux traitements classiques. Il a donc fallu quadrupler la dose utilisée habituellement pour en venir à bout au bout de 4 mois.
Prenez ce risque au sérieux sans pour autant devenir parano.
Consultez ces deux sites qui expliquent clairement ce qu’est la Malaria (Paludisme) et comment l’éviter.
Institut Prince Léopold de Médecine Tropicale
International Travel and Health